A Etterbeek, des poules urbaines recyclent les déchets

Il n’y a pas qu’à la campagne que ça caquète. Au coeur de Bruxelles, plusieurs familles d’Etterbeek, heureuses propriétaires de poulettes, ont ouvert les portes de leurs poulaillers urbains fin avril lors de la semaine « Cultivons la ville ». Véritables mange-tout, les poules donnent un air de campagne à la ville et contribuent à réduire les déchets ménagers.

13128746_10154086228527381_1713570803_oA quelques pas du quartier européen, ils sont une vingtaine de ménages à avoir relevé le défi de la commune d’Etterbeek en adoptant des poules dans leur jardin.

Lancé en 2015, le projet baptisé « poules urbaines » vise à ramener la nature en ville et lutter plus efficacement contre le gaspillage alimentaire. Car si les gallinacés rappellent la campagne aux citadins, ils sont surtout omnivores: épluchures, légumes flétris, restes de plats cuisinés,…presque tout y passe! Leur alimentation doit seulement être complétée par une poignée de céréales de temps en temps.

Du jeune couple aux familles nombreuses en passant par des personnes seules ou retraitées, les propriétaires de poules urbaines ont des profils variés. A Etterbeek – seule commune à mener l’expérience à Bruxelles – les ménages ont été sélectionnés en fonction de critères objectifs (espace disponible, temps à consacrer à l’entretien, etc.). Les autorités communales les ont ensuite accompagnés dans la construction des poulaillers et remis gratuitement à chacun deux poules rousses (les plus dociles et pondeuses) issues d’un élevage hennuyer.

Seul inconvénient: le bruit

Avoir des poules chez soi, c’est « un à deux oeufs frais par jour et un tiers des déchets en moins à la fin de la semaine dans le sac poubelle« , se félicite un jeune père de famille. « Et pour les enfants, c’est super« , ajoute-t-il.

Pour s’épanouir, les gallinacés nécessitent un espace d’environ 10 mètres carrés (pour deux, car ils n’apprécient guère la solitude). Le poulailler doit être surélevé afin d’éviter l’humidité, doté d’une couveuse et placé à l’abri des prédateurs. « Pas de problèmes avec les chats, mais les poules peuvent être attaquées par des renards« , avertit le jeune père.

L’entretien et le nettoyage diffèrent selon les ménages participants. Si l’un estime suffisant de nettoyer le poulailler en profondeur toutes les deux semaines, un autre assure s’en occuper tous les jours. « Les excréments peuvent être toxiques. Il vaut mieux nettoyer souvent. Puis, tous les déchets peuvent être jetés au compost, y compris la paille », explique la propriétaire de deux poules choyées. Selon elle, il y a bien un inconvénient mais il est mineur: le bruit. « On les entend beaucoup le matin, mais les voisins ne s’en sont jamais plaints ».

Le projet a par ailleurs rapproché les participants. Lors d’une période d’absence de longue durée, par exemple, « les propriétaires sont toujours prêts à s’entre-aider car les poules ne peuvent pas être abandonnées plus de deux jours », précise-t-elle encore.

Selon la commune, après deux mois à peine de mise en route, les quarante volatiles distribués avaient déjà permis de recycler 230 kilos de déchets alimentaires tout en fournissant près de 900 œufs à leurs propriétaires.

Des poulaillers collectifs

Si aucune relance du projet individuel n’est prévue cette année, la commune d’Etterbeek poursuit néanmoins l’expérience avec deux poulaillers collectifs, dont l’un a été installé dans le parc Hap et l’autre au sein du jardin de l’académie néerlandophone des arts visuels RHoK. Quatorze ménages se sont engagés à prendre en charge le nourrissage des volatiles et l’entretien des poulaillers à tour de rôle.

L’association « Life is wonderpoule« , soutenue par la Région bruxelloise, s’est par ailleurs lancée dans le business et accompagne les citadins qui désirent se lancer dans l’aventure.

Pour en savoir plus:

 

 

 

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